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Biographie

Mary P. Stavrou est née à Athènes. Elle a fait très tôt son entrée en littérature sous son nom de jeune fille, Rodiou. Elle a été diplômée de la faculté de philosophie de l’université d’Athènes et a travaillé comme professeur de collège dans la province grecque.

En 1960, elle a épousé Patroclos Stavrou et s’est installée à Chypre où elle a tout d’abord enseigné dans un collège. Elle a ensuite été détachée au service des programmes télévisés éducatifs de l’organisme chypriote de radiodiffusion et de télévision (Cyprus Broadcasting Corporation, CyBC), service où elle est restée jusqu’en 1969. Elle y a débuté sa carrière d’auteur et de journaliste. En 1961, elle a présenté sur CyBC une série d’émissions hebdomadaires sur les femmes célèbres de l’histoire grecque. C’est à cette époque qu’elle a entamé une collaboration régulière avec le magazine de référence de Nicosie Πνευματική Κύπρος.

En 1964, elle a reçu le prix de la Nouvelle du Cercle littéraire grec de Chypre pour sa nouvelle Από κείνη τη νύχτα. En 1967, elle a participé à l’édition du magazine Κυπριακός Λόγος. Dans le même temps, elle a entrepris une collaboration avec le magazine d’avant-garde Κυπριακά Χρονικά, collaboration qui s’est poursuivie jusqu’en 1974, année marquée par le coup d’État de la junte et l’invasion turque à Chypre.

Elle a de temps en temps également travaillé pour le magazine Times of Cyprus (ensuite rebaptisé Καιροί τής Κύπρου) et pendant toute une période, elle a tenu la rubrique littéraire du magazine généraliste Ο κόσμος σήμερα. En 1966, en qualité de représentante de la chambre des beaux-arts de Chypre, elle a été chargée de présenter les œuvres de peintres et sculpteurs chypriotes avec le critique d’art Tonis Spiteris, alors secrétaire général de l’association internationale des critiques d’art dont le siège est à Paris. Mary Stavrou a publié de nombreux articles et critiques dans des journaux, des magazines ou dans les catalogues des exposition personnelle de ces artistes. En 1970 a paru à Athènes, aux éditions Spoudi, son premier roman, Η Πέμπτη Σφραγίδα, pour lequel elle a reçu l’année suivante le tout premier prix national de Prose de Chypre. En 1972, elle a donné naissance à sa fille Niki Stavrou à Genève, où Eleni N. Kazantzakis possédait un appartement. Elle y avait accueilli Mary durant toute sa grossesse.

Après l’invasion turque de 1974, elle a exercé pendant quelques mois la fonction de chroniqueuse pour le quotidien Σημερινή. En 1977, la maison d’éditon athénienne Ikaros a publié son deuxième roman, Ένοχος. Son essai sur Mahatma Gandhi a été traduit en trois langues et publié en Inde. Celui consacré à Nikos Kazantzakis a été traduit en anglais et publié dans Cyprus-to-day, le principal magazine chypriote qui bénéficie d’une très large diffusion, y compris à l’étranger. Ses récits, ses critiques, ses articles d’actualité ainsi que d’autres travaux littéraires ont été publiés dans des journaux et des magazines, et ont été diffusés à la radio. Pendant sept ans, elle a été membre du conseil d’administration du Théâtre national de Chypre.

En 1990 et 1991 ont paru à Athènes ses romans Υπέροχοι Άλλοι et Απόδραση, le second ayant reçu le prix national de Littérature de Chypre. Elle avait auparavant traduit en grec l’ouvrage de Viktor Frankl, Psychotherapy and Existentialism. En 1995, l’université Columbia Pacific aux États-Unis lui a délivré un MA (Master of Arts) pour son mémoire Υπαρξιακός Καζαντζάκης (Μακρά πορεία προς τον “Καπετάν Μιχάλη”) paru à Athènes en 2001 aux éditions Dromon. Elle est membre de la Société des gens de lettres d’Athènes depuis 1975 et a, par deux fois respectivement, fait son entrée dans des dictionnaires biographiques chypriotes et grecs.

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C’est une profonde et longue amitié qui liait Mary P. Stavrou à Eleni N. Kazantzakis. Le 12 février 1989, à peine Mary P. Stavrou eut-elle reçu le message de l’hôpital universitaire de Genève lui annonçant l’accident d’Eleni et son hospitalisation subséquente, qu'elle s'empressa de la rejoindre avec son époux Patroclos, le fils adoptif d’Eleni. Mary P. Stavrou est restée présente aux côtés d’Eleni jusqu’à la fin du séjour de celle-ci à Genève. Le 1er mai 1989, Eleni est rentrée à Athènes et a dès lors vécu chez Patroclos et Mary, à Voula, jusqu’à sa mort, le 18 février 2004, à l’âge respectable de 101 ans. En décembre 2009 a paru à Athènes l’ouvrage Δίπλα στην Ελένη Καζαντζάκη¹.