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Nikos Kazantzakis

Autobiographie d'Eleni N. Kazantzakis

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[Cette biographie d'Eleni N. Kazantzakis a été publiée dans le bimensuel Ελληνικό Πανόραμα, n° 39, mai - juin 2004, ISSN : 1108-2585.]

« Je suis née à Athènes le 30 avril 1903 (mon passeport porte la date de 1904, mais c'est une erreur). Je n'ai obtenu que le brevet des collèges, en 1915. À 15 ans, je suis devenue orpheline de père et de mère. Mes tuteurs, bien que professeurs d'université, pensaient que les « orphelins » n'étaient pas faits pour les études. Ils deviennent tailleurs ou chapeliers, même s'ils ont largement les moyens financiers (c'est peu dire !) de suivre de bonnes études. J'ai écrit une nouvelle sur cette mésaventure tragique intitulée Les Orphelins dont la traduction de P. Prevelakis a été publiée dans la revue Nea Estia. (Notre fortune est partie en fumée. Ils ne l'ont pas volé car ils l'ont gérée de façon parfaitement inepte !)

En 1924, j'ai fait la connaissance de Nikos. C'est lui qui en 1926 m'a donné en premier l'idée de devenir journaliste. G. Vlachos a accepté de me donner ma chance et m'a remis une carte de presse, et c'est ainsi que j'ai pu me rendre en Palestine et à Chypre avec Nikos et mes deux amies d'enfance, Katy et Marika Papaïoannou. Mes articles sur ce voyage de quarante jours ont été publiés dans le quotidien Kathimerini et G. Vlachos a même chanté mes louanges !

En 1926 (octobre), je suis partie à Paris comme correspondante de Kathimerini. Ma collaboration avec ce journal a duré environ un an et demi. Dans l'intervalle, j'ai aussi travaillé pour deux autres journaux d'Athènes, l'un appartenant à Kotzias (Kostas), l'autre à Diakos, je crois. Je pense avoir écrit, ou plutôt, j'en suis sûre, pour un magazine sous un nom d'emprunt… Malheureusement ou heureusement, je n'en ai gardé aucune trace et je n'en ai qu'un très vague souvenir... Dans ma correspondance avec Nikos, j’ai vu que j’évoquais Vlachos, mais aussi Ventiris qui voulait que je travaille pour lui et me proposait une coquette somme. Mais j'ai refusé, car à l'époque je me préparais à partir en Russie, et puis, je n'avais pas le temps de travailler pour trois journaux ! En août 1928, j'ai rejoint Nikos et Panaït en Russie (à Moscou). À partir de ce moment, nous avons vécu avec Nikos une vie de couple, mais sans passer par l'église, pendant dix-huit ans, pas un de moins ! Bien nous en a pris, car nous avons coulé des jours heureux.

En 1929 (au printemps), à Gottesgab, j'ai commencé l'écriture de Gandhi,1 que j'ai terminée là-haut, dans ce joli paysage de montagne. De Russie, j'ai envoyé des articles qui ont été publiés dans deux journaux parisiens : Œuvre et Comedia.J’ai également rédigé un ou deux articles pour un magazine à l'époque édité par Larousse, mais dont j'ai oublié le nom. Tous ces papiers se sont perdus lors de nos différents déménagements… Peu importe… Il n’y a pas de quoi en faire une montagne ! 

Bien plus tard, à Égine, en 1935, si je ne m'abuse, j'ai écrit Αληθινή Τραγωδία τού Παναΐτ Ιστράτι,2 publié à Santiago du Chili, aux éditions Ercilla (qui avaient déjà publié Gandhi, traduit du français publié aux éditions Delachaux et Niestlé, Neuchâtel, Suisse).

En 1967, j'ai terminé la biographie de Nikos, Le Dissident, publiée en France, aux États-Unis, en Angleterre, en Allemagne et en Espagne. Elle sera aussi publiée à Athènes et au Brésil.

J’ai écrit, en particulier en 1935 – alors alitée de longs mois –, de très nombreux poèmes dont certains, je crois, résistent bien à l'épreuve du temps. Durant les dernières années, à Antibes, j'allais au festival de Cannes, d'où j'envoyais des articles à Nea Estia. J'ai du mal à me souvenir du nombre de traductions que j'ai réalisées, mais j'ai traduit une multitude de chansons chinoises, japonaises et même africaines…

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J'ai également rédigé deux préfaces qui sont, je crois, dignes de Nikos, puisqu'elles précèdent Toda-Raba et Lettre au Greco : Bilan d'une vie. J'ai également consigné notre voyage au Japon et en Chine3 qui a été publié – outre en grec – en français et en anglais, aux États-Unis et en Angleterre. (C'est pour ce carnet de voyage, j'imagine, que les Chinois m'ont invitée par deux fois. Je ne m'y suis rendue qu'une seule fois, après le décès de Nikos. La première fois, je n'ai pas pu y aller, je partais pour… le Japon !)

Ce qui m'a quelque peu réconfortée, au cours de ces dernières années difficiles, ce sont les conférences. Sur la Grèce, Kazantzakis, la liberté, le Vietnam et la Chine ! (et Chypre, bien entendu !).

Ma première conférence, en France, sur Gandhi, a réellement eu beaucoup de succès et a enthousiasmé Nikos. Par la suite, j'ai aussi donné des conférences à Athènes et en France sur Israël, puis sur le Japon et la Chine, et de nouveau sur la Grèce, le Vietnam et la Chine. Je suis très souvent intervenue à la radio et à la télévision…

Depuis cinq ans, à chaque printemps, je suis invitée aux États-Unis où j'interviens dans différentes universités ainsi que dans des salles municipales et lors de rassemblements de Grecs. Par exemple, à Chicago, j'ai été conviée par l'association des scientifiques grecs, à l'Ecumenical Institute, etc.

J'ai oublié de vous dire que j'ai évoqué pour la première fois le drame de la Grèce au Canada, à Montréal, avec M. Rousseas, et quelques temps auparavant (ça aussi, je l'avais oublié) à Genève, dans le cadre des Rencontres Internationales. Croyez-le ou non, les émissaires portugais pleuraient en apprenant ce que nous endurions.

J'ai ensuite fait l'ouverture du congrès mondial des femmes à Montréal par une conférence sur la liberté, la bombe atomique et le Vietnam. Puis, à Bruxelles, j'ai parlé de la Grèce lors d'un grand congrès du parti socialiste.

J'ai commencé ma tournée américaine par New York, à l'université Columbia. Ensuite, je me suis rendue à San Francisco, à Berkeley, à Los Angeles, à l'université Ball de Muncie, à Indianapolis, à Minneapolis, à Bloomington, à Chicago, à Springfield, à Dartmouth, etc. Je me suis également entretenue avec Papandreou4 à New York.

N'oubliez pas de corriger dans votre manuscrit que je ne me suis rendue à l'université Drake que deux fois. Le 8 mai 1974 pour la conférence sur Nikos et le 18 pour la remise des diplômes.

C'est le professeur P. Osborn qui a proposé que je sois élevée au rang de docteur honoris causa. Je ne l'avais vu qu'une seule fois, mais il avait entendu parler de mes conférences dans les différentes universités et avait également lu mon livre sur Nikos. M. Osborn, professeur de théologie, a enseigné durant toute l'année 1974 L'Odyssée de Nikos à la faculté de théologie où il enseignait.

Voilà, dans les grandes lignes, ce que je tenais à vous dire afin que vous compreniez ce qui leur a pris de me décerner ce titre honorifique ! J'ai également travaillé avec le professeur Panetso et Nikos sur deux manuels scolaires pour l'apprentissage de la lecture. Celui destiné à la troisième année de l'école primaire a été validé.

Fin et gloire à Dieu.

ΑΜEΝ »

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