— Je ferme les yeux et je le vois vivant, devant moi, qui me sourit. Dis-moi, est-il vraiment mort ? Puisque je le vois, doux et tendre… qui me sourit.
— Oui, Eleni, ma mère, il est mort il y a quarante ans.
— Oh là là, cela fait si longtemps…
— Oui, Eleni, cette année, cela fait tout juste quarante ans qu’il a rejoint saint Dimitri le jour de sa fête, le 26 octobre.
— Ça, ce n’est pas de toi… C’est d’Angelos Sikelianos qui a écrit un poème sur leur séparation.
— Oui, il a écrit un poème d’adieu en 1922 et 1923. Sikelianos a gardé pour lui saint Georges et son cheval blanc et a donné à Nikos saint Dimitri et son cheval rouge.
— Nikos aimait beaucoup Angelos. Anna aussi. Nous les aimions beaucoup.
— Anna te salue. Elle veut venir te voir, lui dis-je.
— Moi aussi, j’ai très envie de la voir. Je me souviens, quand ils venaient à Égine, les rires de Nikos et d’Angelos faisaient trembler la maison jusqu’à la mer. C’étaient de vrais amis.
— Anna, lui ai-je un jour demandé, tu te souviens des rires de Nikos et d’Angelos ?
— Evidemment que je m’en souviens, m’a-t-elle dit. Il y avait aussi de petites chouettes qui, dès qu’elles les entendaient, volaient près de nous, sur les tuiles, sur la haie, et elles hululaient, comme pour jouer et rivaliser avec eux.
Nikos Kazantzakis est né en 1883, le 18 février, comme cela apparaît au dos d’une icône de la Présentation de la Vierge Marie que conservait le capitaine Michalis. Et il est né une seconde fois en 1924 lorsqu’il a fait la connaissance d’Eleni. Ils ont vécu ensemble pendant vingt et un ans avant de célébrer leur mariage le 11 novembre 1945, en l’église Saint-Georges Karytsis, à Athènes, et ils ont eu comme témoins Angelos et Anna Sikelianos. Ils ont mené une vie amoureuse et conjugale normale avant et après leur mariage. Nikos a présenté à Eleni toutes ses amies et ex-maîtresses. Ils les recevaient également à leur domicile, à condition qu’Eleni soit présente.
Deux ans exactement après leur rencontre, en mai 1926, Nikos et Eleni ainsi que deux de leurs amies, les sœurs Papaïoannou, Marika et Katy, se sont rendus à Chypre qu’ils aimaient tant. Leur vie commune définitive a commencé en Russie en août 1928. Nikos a alors invité Eleni à le rejoindre à Moscou. Personne ne peut imaginer aujourd’hui de quelle audace il fallait faire preuve pour s’écarter ainsi des mœurs de l’époque. Si elle acceptait l’invitation, lui avait-il dit, il n’y aurait alors plus de retour en arrière possible. Elle devrait rester avec lui pour toujours. Elle connaîtrait des difficultés et il était possible que le confort matériel lui soit à jamais inaccessible. Mais une chose était sûre : avec lui, elle ne s’ennuierait jamais. Cependant, il a ajouté qu’il était possible qu’elle ne le connût pas assez bien pour prendre une décision irrévocable, déterminante pour le reste de sa vie.
Il lui a recommandé d’aller à Düsseldorf, en Allemagne, prendre conseil auprès d’Elsa Lange, son amie et ex-maîtresse, « la petite femme silencieuse d’Iéna ». Les quelques mots d’Elsa « ont pesé dans la balance de mon destin », écrira plus tard Eleni : « Oui, vous pouvez lui faire confiance, Eleni. Malgré la flamme qui le consume, il reste équilibré et parfaitement normal. Partez. Et, quoiqu’il arrive, ne regrettez jamais ce départ. Je vous suivrai par la pensée, je serai avec vous aux moments difficiles. Il est nu et désarmé. Il me fait l’effet d’un Saint-Sébastien que les flèches vont transpercer. Couvrez-le, protégez-le de ces flèches. »2 Imaginez la grandeur d’âme ! Que l’ex-maîtresse prodigue ces conseils à la nouvelle compagne et future épouse de l’amour de sa vie. Cette rencontre entre les deux femmes s’est transformée en amitié sincère pour la vie.
C’est ainsi qu’Eleni est partie pour Moscou et est restée pour toujours avec lui. L’Athénienne « fragile » est finalement devenue « le bouclier de sa vie, bouclier sept fois féminin, tendu de sept peaux, qu’aucune flèche ne traverse ». Mais de combien de flèches la jeune Athénienne devait-elle le protéger avec ses racines à Constantinople et en Crète, même si un jour elle devenait dure comme l’acier ? Sa première épouse, Galatia, l’a diffamé et a même rédigé un pamphlet contre lui. Elle a eu, en outre, eu l’outrecuidance naïve de le lui envoyer. Eleni l’a lu, lui, a refusé. « Pauvre Galatia, elle ne méritait pas une telle fin », a-t-il dit tristement en secouant la tête. Il a également fait les frais de la colère de la sœur de Galatia, Elli Elexiou. Elle l’a, entre autres, traité d’impuissant, à l’évidence pour justifier les écarts de conduite de Galatia avec Markos Avgeris. Elli Alexiou a elle-même écrit que sa sœur souffrait de problèmes psychologiques et qu’elle se tournait vers Markos Avgeris pour en guérir. Elle a aussi ajouté que Galatia avait signé la « déclaration de repentir » sous la dictature de Metaxas, et les plus anciens se souviennent de ce que cela voulait dire. Quand Elli exposait ainsi sa propre sœur, allait-elle épargner Kazantzakis ?
Elli était-elle jalouse de sa sœur ? L’enviait-elle ? Personnellement, je pense que oui. En outre, elle ne lui a jamais pardonné le fait d’avoir laissé Kazantzakis leur filer entre les doigts, leur échapper. C’est intentionnellement, je crois, qu’Elli Alexiou a commis un autre pamphlet dénué de fondement suivant lequel la première œuvre littéraire de Nikos Kazantzakis, Le lys et le serpent, aurait été inspirée par Galatia. En réalité, Kazantzakis a été inspiré pour cette œuvre par son amour de jeunesse, sa professeur d’anglais irlandaise, Kathleen Forde. Il l’écrit lui-même, d’ailleurs, dans Lettre au Greco : Bilan d'une vie, en consacrant à la jeune Irlandaise un chapitre tout entier et en y faisant allusion dans d’autres chapitres.
Elli Alexiou a également écrit que grosso modo Kazantzakis ne pouvait être « humain », celui-ci n’ayant jamais d’animaux chez lui. J’ai alors répondu en publiant la photo de Kazantzakis avec leur chat, Sminthitsa (Smintheus était un nom sous lequel Apollon était invoqué et révéré en tant qu’exterminateur de souris et Sminthitsa durant l’occupation a sauvé Kazantzakis de la mort) accompagnée d’un extrait de lettre qu’il avait envoyée d’Égine à Eleni à Athènes : « Sminthitsa fait des progrès… Si elle reste avec moi quelques mois, ou bien j’apprendrai à miauler, ou bien elle apprendra à parler petit-nègre… »3.
Maintenant, Kazantzakis sourit depuis l’au-delà, au-delà de l’humain, stade que de toute façon il avait dépassé dès le temps de son existence périssable et de son passage sur l’écorce terrestre. Un cheminement pentu et âpre afin de trouver la masse obscure de Dieu et de s’unir à lui. Sur le chemin pentu et accidenté de son âme mille fois meurtrie, arrosée de tant d’amertume par les dieux et les hommes, Nikos Kazantzakis n’avait qu’un seul réconfort : la tendre compagnie d’Eleni, sa « vaillante compagne de lutte » qui l’enveloppait d’un amour et d’une prévenance infinis et faisait de leur foyer un cocon – c’est ainsi qu’ils l’appelaient – afin qu’il puisse transformer tel un ver à soie son écriture en soie.
Il tirait la matière de sa création de la Crète, de la Grèce, du monde entier, des profondeurs de l’âme de l’homme et du mystère théogonique de l’univers. Mais dans cette vie et dans cette création, Nikos Kazantzakis, tel un ver à soie, dur et implacable envers lui-même, bon et complaisant avec autrui, trouvait en Eleni la feuille persistante du mûrier à laquelle il était fixé. Chez Eleni, dégagé des soucis de la vie, il puisait la sérénité, l'assurance et le confort nécessaires pour s’adonner à l’écriture. Cette « Athénienne fragile », comme il l'a lui-même appelée le 19 mai 1924, sur le sable de Rafina, au lendemain de leur rencontre, a créé pour lui – au travers de leurs innombrables difficultés – les conditions propices à la création intellectuelle. Il s’est reposé sur elle en toute confiance et elle l’a soutenu, le couvant de son regard admiratif et aimant.
Du jour de sa rencontre avec Eleni, Nikos Kazantzakis s'est senti libéré et a vécu comme un homme normal et paisible, alors même qu'il était en proie à la tourmente de ses interrogations spirituelles et psychiques et aux poursuites et persécutions du monde extérieur. Auparavant, malgré son caractère doux, subsistaient en lui une amertume inquiète et le doute.
Il a retrouvé le sourire et la joie de vivre dans la beauté rayonnante du corps et de l’âme de la jeune femme de vingt ans qu’était Eleni. Elle est devenue pour lui la plume blanche pour lui caresser le corps et l’âme et la plume pour écrire. La belle Eleni lui dactylographiait ses textes, il la consultait pour qu’elle en estime la valeur et les déchirait ou les modifiait s’ils n’avaient pas l’heur de lui plaire. Eleni était comme sa mère, qui avait « la bonté de la terre », malgré les vingt ans qui les séparaient, une différence conséquente pour l’époque. C’était l’amie et la compagne, l’amante et l’épouse, la secrétaire et l’assistante dans tous les domaines, son ange gardien et son intendante qui pourvoyait au quotidien à ses besoins vitaux et personnels.
Leur amour et leur identification étaient si absolus que le dernier soir, le soir dramatique de son départ, Eleni l’a appelé « mon enfant » : « Tu te sens mieux, mon enfant ? » Elle s’occupait de tout, veillait à tout. Quand Nikos, un jour, à Antibes, est allé acheter du poisson pour leur chat ainsi que des côtelettes de porc pour lui et Eleni, il a demandé au boucher :
— Auriez-vous une culotte de porc?
— Non, monsieur, j’ai une culotte d’homme! lui a-t-il répondu.
Il s’en est allé et s’est rendu chez un autre… marchand de culottes, a-t-il écrit à Eleni (qui se trouvait en cure thermale à Vichy), et il a acheté du poisson et des côtelettes, comme prévu.
Eleni le maintenait en vie, elle ne l’a pas laissé mourir de faim sous l’occupation allemande en Grèce, ni s’assombrir dans les premiers temps de leur installation en France. À cette époque, Eleni, qui n’arrêtait jamais, ramassait des herbes sauvages dans leur cour et dans les champs d’Égine et elle ramenait aussi parfois des prisons d’Égine un peu de la pitance des prisonniers pour son Nikos bien-aimé. À Athènes, ils ont refusé de lui donner de quoi nourrir son homme, au prétexte que Kazantzakis était communiste ! À Nice, en France, à défaut d’herbes de montagne, Eleni ramassait les dattes sous les palmiers, dans le parc de la ville. Elle les nettoyait, les peignait, les perçait, les passait par une aiguille et en faisait des colliers qu’elle vendait aux touristes afin de nourrir son Nikos bien-aimé.
Il y a une photographie de Nikos Kazantzakis du temps de l’occupation allemande à Égine sur laquelle il ressemble davantage à une radiographie qu’à un être vivant. Dans le sud de la France, il est arrivé à vaincre la matière, il est parvenu à la dématérialisation, à l’intellectualisation. Plus tard, dans un hôpital, les médecins, surpris et curieux de constater sur son corps les stigmates d’affections plus anciennes, ont demandé à Eleni si son époux n’avait pas été interné dans des camps de concentration nazis.
Eleni, auteur remarquable, n’a jamais eu à rougir de quoi que ce fût durant toute sa vie avec Nikos. De sa propre initiative, elle a pourtant sacrifié son talent sur l’autel de l’amour et de la concession pour le consacrer à un grand homme. Elle a contribué de façon déterminante à le faire grandir davantage. J’ai vécu auprès de lui « trente-trois ans de lumière », écrira-t-elle dans sa biographie sur Nikos Kazantzakis, Le Dissident, qu’il lui avait enjoint d’écrire après sa mort. Et lui, dans sa propre autobiographie romancée, Lettre au Greco : Bilan d'une vie, confesse à Dominikos Theotokopoulos, son compatriote, son général, son aïeul, comme il l’appelle : « Nous avions tous deux une bonne épouse, la tienne s’appelait Jeronima, la mienne Hélène. Quelle chance était-ce là mon aïeul ! Que de fois, en les regardant, n’avons-nous pas dit tous deux en nous-mêmes : – Bénie soit l’heure de notre naissance ! »4 Mais il la comparait aussi à saint François d’Assise. Il a écrit le 8 juin 1953 à son ami suédois Börje Knös de l’hôpital où il était soigné à Paris : « Ma vie est sombre et désespérée ! Tant de mois entre les murs de la clinique et de l’hôpital ; s’il n’y avait pas Eleni et François, je crois que je n’aurais pas pu résister. J’aurais ouvert la porte et serais parti. »5
J’ai surtout évoqué les difficultés car c’est dans ces moments que se forge le caractère irréprochable des hommes et que se révèle leur grandeur d’âme. Nikos et Eleni ont également connu des moments de joie et de bonheur, par exemple en avril 1957, à Cannes, lors de l’avant-première du film de Jules Dassin, Celui qui doit mourir, adapté du roman de Nikos Kazantzakis, Le Christ Recrucifié. Nikos appelait Eleni, avec la fine pointe d’humour qui le caractérisait, l’appelait « Κρητική ατ-υ/οι-χογραφία »6, sans en préciser l’orthographe. S’agissait-il d’un υ ou d’un οι ? Eleni était la plus chanceuse des « malchanceuses ».
Eleni a assuré sa survie spirituelle avec la tendresse, la bonté, l’amabilité et la grâce qu’elle portait en elle et qui reflétaient ces mêmes qualités, et bien d’autres, qui habitaient l’âme belle et généreuse de Nikos, une âme grecque au regard de la nation et universelle au regard de l’univers.
«J’ai soif !… J’ai soif !… J’ai soif !… » ont été les dernières paroles de Nikos Kazantzakis, cet assoiffé de liberté, d’honneur et de dignité de l’homme.
« Nikosmou, Nikosmou, lui disais-je, […] Courage, mon amour. Demain l’aube luira de nouveau, merveilleuse »7, suppliait seule à son chevet, le 26 octobre 1957, à la clinique universitaire de Fribourg en Allemagne, Eleni, sa compagne et épouse, invoquant l’aide de tous les saints. Elle a écrit en conclusion de sa biographie : « Debout, ainsi qu’il avait vécu, il venait de rendre l’âme, semblable au roi qui avait pris part au festin, puis s’était levé, avait ouvert la porte, et sans se retourner, avait franchi le seuil. »8
Nikos Kazantzakis a franchi le seuil de la porte et s’est transformé en soleil de l’esprit. Et Eleni ? Elle n’a pas supporté de rester à Antibes et s’est installée à Genève, puis est rentrée à Athènes, continuant sans relâche et de façon exemplaire à servir l’œuvre de Nikos après sa mort. Dans sa grande vieillesse, fière et charismatique, elle ferme les yeux physiques et le voit au travers des yeux de l'âme :
« Νikos, Nikos, mon bien-aimé… courage mon amour… »
— Dis-moi Patroclos, est-il vraiment mort ?
— Eleni, Eleni que nous aimons tant, courage ! Ton Nikos n’est pas mort. Il vit dans le cœur des hommes. Et il parle presque toutes les langues et dialectes du monde. Et il converse à présent avec l’éternité.
(pages 571 et 572)
Restée seule au chevet de mon malade, j’invoquais tous les saints à mon aide. « Nikosmou, Nikosmou, lui disais-je, c’est un triimeros (fièvre de trois jours). Courage, mon amour. Ce soir, la fièvre tombera. Demain l’aube luira de nouveau, merveilleuse.
— Oui, oui… me faisait Nikos d’un signe de tête et il demandait à boire.
— Rappelez-vous Bergson, la mobilisation ! Mobilisez vos forces, je vous en supplie !
— Oui, oui… faisait Nikos, et il redemandait à boire.
Ce samedi, deux ecclésiastiques entrèrent dans notre chambre. Le pasteur protestant, puis le prêtre catholique. Nikos retourna son visage vers le mur.
Pleine d’espoir, je n’ai pas songé à la fin. « Nikosmou, grondai-je, ce n’est pas poli ce que vous venez de faire. Les pauvres, ils ont voulu vous faire plaisir. »
Il ne dit mot, il retourna seulement son visage vers moi et demanda à boire.
— Tu te sens mieux, mon enfant ?
— Oui…oui…
— Souffres-tu de quelque part ?
— Non… non… j’ai soif !...
A un moment donné, et à deux reprises, j’ai vu qu’il portait un doigt à sa lèvre. J’ai cru qu’il voulait se gratter, car avec la fièvre, la lèvre commençait de nouveau à s’irriter.
— Cela vous démange-t-il ?
— Oui, fit Nikos de la tête.
Il me mentait et je l’ai compris trop tard. Il essayait de se rendre compte si sa vue baissait. Car au bout de quelques heures – je ne saurais dire combien – ses yeux étaient devenus vitreux.
« Nikosmou ! Nikosmou ! criai-je, peux-tu m’entendre, mon amour ?
Il resta immobile. Son « le petit cœur d’enfant »9 battait toujours. Sa respiration était devenue encore plus rapide et plus courte. Je pris sa main gauche, soyeuse, jamais moite, la posai sur ma tête.
« Bénis-moi, mon amour… Fais que je suive le chemin que tu as tracé… »
La main resta longtemps sur ma tête. Chaude, soyeuse, toujours rafraîchissante. Telle que je l’aimais… Puis je la posai délicatement sur les draps.
Nikos Kazantzaki n’existait plus. J’aurais voulu ouvrir portes et fenêtres, et hurler.
« Lune, étoiles, arbres, nuit profonde, vous qu’il a tant aimés, il n’existe plus ! »
J’eus honte. Si j’avais été « spectatrice », n’aurais-je pas admiré et souhaité cette mort ?
La deuxième nuit, paroi opaque, se refermait sur mes trente-trois ans de lumière. Je retournai auprès de lui, le regardai longuement. Lui fermai les yeux. Ces petits yeux couleur d’olive, bons, espiègles, qui n’allaient jamais plus voir le soleil.
Debout, ainsi qu’il avait vécu, il venait de rendre l’âme, semblable au roi qui avait pris part au festin, puis s’était levé, avait ouvert la porte, et sans se retourner, avait franchi le seuil.