Poète, écrivain, auteur de pièces de théâtre et traductrice, la féministe Galatia Alexiou est née à Héraklion, en Crète, en 1881. Fille aînée de l’imprimeur et éditeur Stylianos Alexiou, Galatia a étudié à Héraklion et a intégré très jeune le monde des lettres, de même que sa sœur, Elli Alexiou, également écrivain, et son frère, Lefteris Alexiou, poète reconnu.

Galatia a fait son entrée en littérature avec le texte en prose Δικταίον Άντρον paru dans le magazine Πινακοθήκη en 1906, sous le pseudonyme de Lalo de Castro. Cependant, c’est avec son premier roman Ridi Pagliaccio publié dans le magazine Νουμάς en 1909 qu’elle a acquis la notoriété. De prestigieux magazines littéraires de l’époque ont publié ses œuvres, notamment le roman Γυναίκες, le recueil de nouvelles 11πμ-1μμ, et la pièce Ενώ το πλοίο ταξιδεύει qui a été montée au Théâtre national de Grèce en 1933.

Galatia était de gauche et a participé activement à l’organisation communiste Εργατική Βοήθεια ainsi qu’au magazine de gauche Πρωτοπόροι. Ses convictions politiques et ses idées féministes radicales n’ont pas entravé la publication de ses œuvres sous la dictature de Ioannis Metaxas. Toutefois, persécutée par le régime de Metaxas, elle a été arrêtée en 1938 et contrainte de cesser ses activités journalistiques.

Elle a épousé Nikos Kazantzakis en 1911 à Héraklion, en Crète. Au cours de leur union, Galatia Alexiou et Nikos Kazantzakis ont écrit et publié ensemble de nombreuses œuvres sous les pseudonymes de Petros et Petroula Psiloreitis. Mais cette union allait être de courte durée. En effet, comme devait l’écrire plus tard Kazantzakis, « nos sublimes ne s’amalgament plus ». Et ils ont divorcé en 1926. Pour consentir à divorcer, Galatia avait imposé la condition de garder le nom de Kazantzakis, même si elle vivait déjà avec le poète et critique littéraire Markos Avgeris qu’elle a épousé en 1933. C’est donc sous le nom de Kazantzakis qu’elle a poursuivi sa carrière littéraire.

Eleni N. Kazantzakis, qui avait fait la connaissance de Galatia avant de rencontrer Nikos Kazantzakis, la qualifiait de femme « indépendante et fière »¹. L’œuvre de Galatia Alexiou a été traversée par plusieurs courants littéraires : l’esthétisme où l’influence de Nikos Kazantzakis est notable, l’éthographie² et le réalisme socialiste. Par son œuvre, elle s’est également élevée contre la suprématie masculine dans la société littéraire grecque de l’époque. Galatia Alexiou est aujourd’hui considérée par beaucoup comme la première femme de lettres socialiste grecque.

Galatia est décédée en 1962, à Athènes, des suites d’un accident de la route.